Faites confiance à votre intestin.

C'est un conseil courant. Chaque jour, vous comptez sur votre instinct pour vous aider à prendre des décisions dans votre vie personnelle et professionnelle. Souvent, si vous avez de l'expérience, de la confiance en vous et du succès, vous croyez que vous savoir Que faire. Bien que ces sentiments puissent vous conduire dans la bonne direction, ils peuvent également vous égarer. Alors, quand faire confiance à son intuition pour prendre les meilleures décisions ?

"D'une part, suivre son instinct et être le genre de personne dont l'intuition vaut quelque chose est ce qui définit un grand chef d'entreprise", déclare Olivier Sibony, professeur de stratégie à HEC Paris, auteur et ancien Senior Partner chez McKinsey. "D'un autre côté, vous pouvez faire des erreurs en raison de biais cognitifs et comportementaux, et beaucoup de gens vous diraient d'être prudent, conscient et analytique."

Quand l'intuition est précieuse

L'intuition est votre expérience. C'est votre capacité à reconnaître les situations que vous avez rencontrées auparavant et à identifier des modèles basés sur ces expériences.

L'intuition n'a de valeur qu'une fois que vous avez compris comment l'appliquer.

"Pour que votre intuition ait une valeur, elle doit vous rappeler quelque chose que vous comprenez réellement et dont vous pouvez tirer des leçons", explique Sibony. "Il ne sert à rien de reconnaître une situation si les mêmes causes ne vont pas entraîner les mêmes conséquences."

Selon Daniel Kahneman et Gary Klein, deux grands spécialistes de l'intuition qui ont écrit "Conditions de l'expertise intuitive : un échec à être en désaccord», les circonstances dans lesquelles un dirigeant d'entreprise peut se fier à son intuition sont bien définies : lorsque l'environnement est régulier, les mêmes causes produisent les mêmes effets et que le dirigeant a eu suffisamment de pratique et de retour d'expérience pour comprendre ce qui marche et ce qui ne marche pas. 't.

"Les personnes que vous avez embauchées ont réussi ou échoué pour toutes sortes de raisons qui n'ont rien à voir avec ce que vous avez repéré lors de l'entretien."

- - Olivier Sibony, professeur de stratégie à HEC Paris

Quand utiliser l'intuition en affaires

Alors que les entrepreneurs, PDG et autres dirigeants d'entreprise sont enclins à faire confiance à leur instinct, ce n'est peut-être pas la meilleure façon pour eux de prendre les décisions vraiment importantes. La raison principale est que les décisions commerciales stratégiques ont tendance à se dérouler dans un environnement concurrentiel imprévisible où les mêmes décisions ne produiront pas les mêmes résultats.

C'est la différence, par exemple, entre l'embauche et l'évaluation du rendement d'employés occupant le même poste d'entrée et ceux occupant divers postes. « Vous pensez probablement que vous êtes un bon juge de caractère et que vous avez appris de vos erreurs d'embauche, mais en réalité, il est très difficile d'apprendre quoi que ce soit dans une situation comme celle-là parce que chaque cas est différent », explique Sibony. "Les personnes que vous avez embauchées ont réussi ou échoué pour toutes sortes de raisons qui n'ont rien à voir avec ce que vous avez repéré lors de l'entretien."

Et pourtant tout le monde croit que l'intuition est indispensable. Bien qu'une première impression puisse indiquer à l'intervieweur si le candidat conviendra ou non, cette impression est trompeuse car elle a davantage à voir avec les préjugés et les goûts. La vérité est que les conditions d'une expertise intuitive sont rarement réunies dans une situation d'entretien et dans ce cas, l'intuition doit être écartée.

Avant de prendre une décision

Le défi est que la voix de l'intuition parle aussi fort et clairement dans les situations où elle est incompétente que dans les situations où elle est bien informée. Calibrer à quel point faire confiance à votre intuition n'a rien à voir avec la force subjective de cette intuition. Une intuition trop confiante peut vous dire qu'une décision est bonne alors qu'elle est mauvaise. Et vous ne pouvez avoir qu'une intuition moyennement forte dans une situation où vous devriez l'écouter car elle est basée sur votre expertise.

"Lorsque nous nous fions à l'intuition des autres, nous avons tendance à associer un degré élevé de confiance exprimée à la crédibilité", explique Sibony. "Nous faisons plus confiance à quelqu'un qui a beaucoup confiance en lui qu'à quelqu'un qui a moins confiance en lui. Mais si nous considérons que notre propre intuition ne doit pas être basée sur la force de nos sentiments mais sur notre véritable compétence, nous devrions appliquer la même règle aux autres experts.

"La voix de l'intuition parle aussi fort et clairement dans les situations où elle est incompétente que dans les situations où elle est bien informée." - Olivier Sibony, professeur de stratégie à HEC Paris

Avant de faire confiance à votre instinct ou à quelqu'un d'autre sur une décision difficile, vous devez évaluer la fiabilité de l'intuition et évaluer la personne qui expérimente l'intuition et l'environnement dans lequel cette personne évolue. Vous pouvez le faire en posant ces deux questions essentielles :

  • Dans quelle mesure l'environnement dans lequel vous évoluez est-il prévisible ?
  • Avez-vous déjà pris cette décision plusieurs fois avec suffisamment de commentaires ?

Si les réponses sont oui et oui, allez-y et faites confiance à votre instinct.

Améliorer la qualité de vos décisions

Sibony supervise le programme YPO HEC Paris : Prise de décision avancée pour les dirigeants, qui a été créé pour les membres YPO et les associés clés à la recherche de résultats commerciaux et personnels grâce à une meilleure prise de décision.

Le programme introduit la théorie et les techniques pour identifier et limiter un ensemble de biais dans les décisions, élève le niveau de littératie quantitative et probabiliste et introduit des approches à la conception des processus de prise de décision individuellement, en équipe et dans les organisations. Pendant ce temps, les participants construiront un répertoire d'approches décisionnelles et apprendront comment utiliser ces outils dans différents types de situations dans leurs parcours personnels et professionnels.

"La prise de décision est une discipline à part entière, tout comme la finance et le marketing, qui comporte ses propres pièges, recettes, outils et techniques qui doivent être maîtrisés", déclare Sibony. « Les chefs d'entreprise, en particulier, doivent prendre des risques et être confiants. Il est particulièrement important pour eux d'être conscients des pièges et des pièges de l'excès de confiance et d'être conscients des circonstances dans lesquelles faire confiance à votre intuition.

Pour les questions de programme et d'inscription sur YPO's HEC Paris : Advanced Decision-Making Program for Leaders, 2-4 octobre 2019, contact apprentissage@ypo.org.