Fondateur et PDG de Hootsuite
Membre YPO depuis 2013

Une salle de conférence au troisième étage du siège social de mon entreprise à Vancouver, en Colombie-Britannique, au Canada, offre un aperçu de l'avenir de l'entrepreneuriat canadien. Une douzaine de jeunes fondateurs, dont certains n'ont que 17 ans, se sont réunis pour un programme de bourses - The Next Big Thing - hébergé sur notre campus. Au cours de huit mois, ces entrepreneurs en herbe développeront et commercialiseront tout, des applications qui tirent parti de l'économie du partage aux oursons gommeux sans sucre en passant par les services de tutorat à la demande, attirant des millions d'investissements.

Holmes prendra la parole lors de la conférence annuelle YPO EDGE qui se tiendra à Vancouver, en Colombie-Britannique.

Ces jeunes fondateurs ne font guère exception à la règle. Le Canada s'est tranquillement développé pour devenir une plaque tournante mondiale de l'entrepreneuriat. Au sein du Groupe des Sept, nous occupons la deuxième place derrière les États-Unis en termes de niveau d'activité entrepreneuriale, selon le « Global Entrepreneurship Monitor ». Et bien que le Canada ait la réputation d'être une économie basée sur les ressources, la technologie stimule de plus en plus une nouvelle croissance. En fait, depuis 2013, les secteurs de la technologie et de l'innovation ont connu une croissance plus rapide que tout autre secteur. Les entreprises licornes telles que Shopify, Kik et ma propre entreprise, Hootsuite, sont de plus en plus conçues, mises à l'échelle et mondialisées, toutes à partir du sol canadien.

Cette croissance repose sur une base exceptionnelle pour l'entrepreneuriat. Aux niveaux provincial et fédéral, le gouvernement a fait un investissement important dans la culture des startups, y compris un nouveau fonds de capital-risque de 100 millions de dollars dans ma province natale. En même temps, la faiblesse du dollar canadien offre un vent contraire important aux entrepreneurs, en réduisant les coûts et en ouvrant les marchés étrangers. En termes de talents, le Canada possède l'un des meilleurs systèmes d'éducation au monde, se classant parmi les 10 meilleurs au monde selon l'Organisation de coopération et de développement économiques. En raison de son engagement envers l'environnement et la justice sociale, le Canada reçoit également les meilleures notes pour la qualité de vie, et les politiques d'immigration libérales encouragent davantage les nouveaux arrivants talentueux. Enfin, des institutions financières et politiques solides, sans parler d'une répartition équitable des richesses, ont permis au pays de traverser favorablement la récession mondiale et d'éviter les troubles sociaux qui secouent certaines régions d'Europe et d'Amérique du Nord.

Malgré ces atouts, le Canada souffre historiquement d'un handicap majeur en matière d'entrepreneuriat : le capital. Heureusement, au cours de la dernière décennie, le capital est devenu de plus en plus accessible aux entrepreneurs de toutes tailles. Au stade de l'amorçage, les entreprises peuvent désormais exploiter des plateformes de financement, notamment Kickstarter et AngelList, pour lancer des startups prometteuses. Pour les entreprises en phase ultérieure, une base croissante de sociétés de capital-risque basées au Canada a été complétée par des investissements accrus de l'étranger. Le Canada se classe comme la destination mondiale la plus recherchée par les investisseurs américains en capital de risque. Même si les investisseurs ont resserré leur portefeuille en 2016, les entreprises canadiennes ont bénéficié de niveaux de financement record.

Néanmoins, le Canada fait encore face à certains obstacles sur sa voie vers le pouvoir entrepreneurial. Bien que le système éducatif soit solide, nous avons un déficit de candidats STEM (sciences, technologie, ingénierie et mathématiques), avec seulement un diplômé sur cinq provenant de ces disciplines essentielles. Seul un engagement redoublé envers l'enseignement des sciences et des mathématiques, en particulier au niveau universitaire, peut inverser cette tendance. Parallèlement, alors que l'entrepreneuriat dans l'abstrait est perçu positivement au Canada, peu a été fait pour apporter un soutien concret aux jeunes entrepreneurs. J'avais envie de démarrer une entreprise dès mon plus jeune âge, mais j'ai trouvé peu d'orientation dans le système éducatif et j'ai dû tracer ma propre voie.

Tout cela rend la scène à l'intérieur de la salle de conférence de mon entreprise – remplie de jeunes entrepreneurs ambitieux – si encourageante. Les nouveaux fondateurs qui composent la cohorte de cette année pour The Next Big Thing bénéficient d'un accès à des mentors, des investisseurs et des contacts de l'industrie, ainsi que des conseils approfondis d'entrepreneurs qui ont navigué avec succès dans le paysage des startups. Et ce soutien peut faire toute la différence : les 34 diplômés de notre programme ont lancé 23 entreprises et levé près de 5 millions de dollars en capital, un taux de réussite exceptionnel. Si le Canada, avec tous ses avantages concurrentiels actuels, peut trouver d'autres moyens de soutenir nos innovateurs locaux, notre avenir entrepreneurial sera encore plus prometteur.

Cet article est paru pour la première fois dans le numéro de novembre 2016 du magazine "Ignite" de YPO.

Ryan Holmes est le fondateur et PDG de Hootsuite et membre de YPO en Colombie-Britannique. Il a lancé l'entreprise en 2008 et a contribué à en faire la plateforme de relations sociales la plus utilisée au monde avec plus de 10 millions d'utilisateurs, dont 800 des entreprises Fortune 1000.