En tant que président du Canada Institut Fraser, un groupe de réflexion indépendant et non partisan sur les politiques publiques, j'ai la chance d'étudier et d'analyser le climat commercial et économique dans le monde entier. Le succès de toute économie dépend de ses institutions : lois, réglementations, droits de propriété, structures de gouvernance et normes culturelles. Même si le talent entrepreneurial est universel, ces institutions déterminent en fin de compte si les entrepreneurs s’engagent dans des activités productives qui améliorent la société. C'est pourquoi il est crucial de comprendre à la fois les données empiriques et les perspectives des chefs d'entreprise et des entrepreneurs concernant l'environnement commercial et économique de leur pays.
À l'Institut Fraser, nous produisons chaque année le Indice de la liberté économique du monde, qui mesure la mesure dans laquelle les citoyens de chacune des 165 juridictions du monde sont capables de prendre leurs propres décisions économiques sans contraintes imposées par d'autres. Il a été développé en consultation avec plus de 60 chercheurs, dont les lauréats du prix Nobel Douglass North, Gary Becker et Milton Friedman. Notre indice détermine en fin de compte dans quelle mesure les institutions d'un pays sont propices à la promotion de la liberté économique et de l'activité entrepreneuriale en évaluant cinq domaines clés : la taille du gouvernement, le système juridique et les droits de propriété, la solidité monétaire, la liberté de commerce international et la réglementation.
Alors, où en étions-nous et où allons-nous ?
À l’échelle mondiale, la liberté économique s’est accrue tout au long des années 1980 et 1990, à mesure que les démocraties occidentales se déréglementaient et que les nations autrefois socialistes se libéralisaient. Mais depuis 2000, le rythme des réformes a ralenti. L'apogée de la liberté économique aux États-Unis et au Canada a eu lieu en 2000. Depuis lors, les deux pays n'ont cessé de restreindre la liberté économique de leurs citoyens, annulant ainsi des décennies de progrès. Jamais depuis le début des années 1980 les Américains et les Canadiens n’avaient connu un niveau de liberté économique aussi faible, avec un climat d’affaires et économique en souffrance.
Il s’agit d’une évaluation macro, rétrospective et empirique de notre climat commercial et économique.
Mais que ressentent actuellement les chefs d’entreprise et les entrepreneurs ?
C'est là que j'ai mis mon autre chapeau en tant que membre – et nouveau président régional pour le Canada – de YPO, une communauté mondiale de leadership de 35,000 XNUMX chefs d'entreprise et chefs d'entreprise.
Chaque trimestre, YPO réalise son Enquête mondiale sur les pouls recueillir les idées et les opinions de ses membres dirigeants. L’une des choses que j’aime chez mes collègues YPO est leur optimisme, que quantifie le Global Pulse Survey.
L'enquête de ce trimestre a produit des résultats intéressants. Lorsqu'on leur a demandé comment le climat commercial et économique global dans leur pays avait affecté leur entreprise par rapport à il y a six mois, 38.7 % des personnes interrogées dans le monde ont répondu que c'était bien ou plutôt mieux. Dans le même temps, 37 % ont déclaré que c'était à peu près la même chose. Cela signifie que moins de 25 % des personnes interrogées estiment que la situation empire. En outre, une majorité des personnes interrogées, 61.8%, ne s'attendent pas non plus à une récession sur leur marché primaire. Dans la région la plus optimiste, l'Asie du Sud, 59.3 % des personnes interrogées estiment que la situation s'améliore, suivie par la région du Moyen-Orient et de l'Afrique du Nord avec 54.2 %.
Malheureusement, mon pays d’origine, le Canada, était la région la plus pessimiste. Près de 30 % des répondants canadiens s'attendent à une récession économique locale au cours de la prochaine année, comparativement à 19.6 % des répondants d'autres régions du monde.
C'est également au Canada que le plus grand nombre de répondants déclarent que le climat commercial et économique est « beaucoup » ou « un peu » pire, soit 28.0 %. La bonne nouvelle est que les PDG canadiens sont plus optimistes qu'il y a six mois, alors que 48.3 % des répondants canadiens disaient que le climat économique se détériorait.
Mais ce regain d’optimisme pourrait ne pas durer. L'enquête YPO a été réalisée avant le dernier budget fédéral, déposé le 16 avril 2024. Ce budget aggravera le climat d'investissement au Canada en augmentant les impôts sur les gains en capital, en dissuadant les investissements et en encourageant une sortie de capitaux plus importante. Le budget prévoit également des déficits pendant au moins cinq ans, ce qui augmente la probabilité de futures hausses d'impôts et crée davantage d'incertitude pour les entrepreneurs, les investisseurs et les entreprises. La réaction du milieu des affaires canadien et, plus largement, des médias, a été que le budget constituait un pas en arrière important pour le Canada.
Il sera donc intéressant de voir ce que l'enquête mondiale sur les impulsions du prochain trimestre apportera au Canada.
Niels Veldhuis est président de l'Institut Fraser et Chapter Président de YPO Colombie-Britannique.